Au Québec, le secret professionnel du notaire (ou de l’avocat) constitue un principe de justice fondamentale, particulièrement dans le contexte de conseils de nature juridique. Le secret professionnel couvre notamment le contenu, tout comme l’existence même d’un testament ou d’un mandat de protection. Le droit au secret professionnel appartient au testateur ou au mandant en tant que client du notaire (ou de l’avocat) et en règle générale, lui seul peut y renoncer.
En cas de décès du testateur ou d’inaptitude du mandant, le pouvoir de lever le secret professionnel et d’ordonner à la Chambre des notaires d’émettre une recherche historique appartient donc exclusivement à la Cour supérieure (ou un tribunal supérieur) et constitue une procédure qui doit être limitée aux cas exceptionnels où l’intérêt de la justice requiert la levée du secret professionnel du notaire. La Chambre des notaires estime ne pas avoir le pouvoir d’émettre une recherche historique de testament ou de mandat de protection sans une ordonnance de la Cour supérieure (ou d’un tribunal supérieur) à cette fin en raison de la protection du secret professionnel.
Cette ordonnance est nécessaire même si le mandant ou le testateur a été déclaré inapte avant la signature de son testament ou de son mandat de protection.
Il est à noter qu’une recherche historique de testament ou de mandat de protection n’est pas nécessaire afin de connaître l’acte signé antérieurement au testament ou mandat annulé par une ordonnance du tribunal. Une simple recherche testamentaire ou de mandat de protection est suffisante.